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Arnaud Susplugas, fondateur et PDG de Kyotherm, a répondu aux questions de GreenUnivers en ce printemps 2020. Le média en ligne dédié à la transition énergétique et environnementale en France décrit, grâce à une comparaison avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas, la situation actuelle de la chaleur renouvelable en France.

Extraits de l’article de GreenUnivers :

Le développement de Kyotherm au Royaume-Uni

« Ce n’est pas dans l’Hexagone que les affaires se font mais en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Pays-Bas voire sur d’autres continents. Telle est en tout cas l’expérience de Kyotherm. Cet investisseur-producteur a pu boucler 45 MW de nouveaux projets pendant les 12 derniers mois, c’est-à-dire la moitié des 90 MW qu’il a réalisés depuis sa création en 2011, sur un scope de projets de moins de 50 M€. Parmi les récents, une future centrale de géothermie de 20 MW près de Leeds en Angleterre pour un acheteur industriel et 9 MW issus de la biomasse, toujours Outre-Manche.»

Le prix du gaz et le gèle de la taxe carbone ralentissent le marché français de la chaleur renouvelable

« Le gaz cote 14€/MWh sur le marché à terme. Les projets de chaleur renouvelable sont à 60€/MWh. En France, un tel écart aurait pu être éventuellement gérable avec une trajectoire de taxe carbone vers les 100€ en 2030 et les aides à l’investissement du Fonds chaleur. Mais aujourd’hui, la seule solution ne réside plus que dans un complément de rémunération ou un tarif d’achat, en soutien à l’exploitation et non à l’investissement », explique Arnaud Susplugas, président de Kyotherm. »

« La situation se complique parce que les règles communautaires européennes sur les aides d’État plafonnent les subventions entre 45% et 65% des Capex, selon la taille des projets. En pratique, le MWh calorique se trouve aidé à hauteur de 15 à 20€. La différence face à un prix du gaz effondré est tout bonnement impossible à assumer par le marché, estime Arnaud Susplugas. Ce qui revient à confirmer que le saut de 200 M€ à 300 M€ du Fonds chaleur ne suffit pas. »

Les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie ne sont déjà pas atteints

La politique de soutien français est-elle à la mesure du souci ? La nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie rappelle que la France a des engagements européens en la matière. L’objectif en 2020 pour la chaleur renouvelable de 33% de la consommation finale de chaleur est manqué, le taux ne dépassera pas 20%. Il reste celui de 38% en 2030, sans doute peu accessible dans les conditions actuelles.